SAINT-PARIZE-LE-CHATEL

 (Nièvre)

       

      L'église Saint-Parize a été remaniée au XIXe siècle, mais les chapiteaux de la crypte sont des années 1080-1100. Nous allons vous présenter un des chapiteaux de cette crypte. Ce chapiteau a quatre faces sculptées, les sculptures se présentent sur les angles. Lorsque l'on construisait, à cette époque, des églises on aménageait sous la construction une chapelle souterraine, la crypte, où était renfermé les corps d'un saint. C'est ce qui était prévu, mais toutes les cryptes n'ont pas eu de saint ou de martyr a y mettre.   

      Voici la présentation des sculptures, nous allons tourner suivant les aiguilles d'une montre. 

                                                                           

 

                  

                                                                                   Art-Roma..net                           Terres-romanes.lu/parize.htm   

      L'Avare, un des péchés capitaux est ici représenté sur l'angle de ce chapiteau par un homme tenant serré contre ses jambes deux sacs d'argent tenu par ses deux mains. Il est coiffé d'un bonnet et a une grande barbe, il s'agit certainement d'un usurier.

      Sur son côté gauche (mauvais côté) se trouve un démon a tête cornue et a corps serpentiforme, il lui parle à l'oreille. Lui donne-t-il conseil pour continuer à amasser plus d'argent ?  

      Car l'avare ne sera jamais satisfait de ce qu'il possède et désirera toujours plus.

      On peut lire dans l'Ecclésiaste, 5,9: "Qui aime l'argent ne sera jamais rassiasié d'argent, et celui qui aime les richesses n'en profite pas". C'est encore la une vérité.

                           

      A gauche de l'avare se trouve ce beau serpent à crêtes et a longue langue trifide.  

      Si la chrétienté n'a le plus souvent retenu que l'aspect négatif et maudit du serpent, les textes sacrés du Christianisme eux, témoignaient des deux aspects du symbole. Ainsi dans les Nombres, si les serpents terrestres envoyés par Dieu font périr beaucoup de monde en Israël, le peuple retrouve la vie par le serpent lui-même. 

      A l'époque chrétienne, le Christ qui régénère l'humanité sera quelques fois représenté comme un Serpent d'Airain sur la croix, ainsi qu'il apparaît encore au XIIe et XIIIe siècle.

      Cependant le serpent auquel se réfère le plus souvent la pensée du Moyen-Age n'est pas celui là, mais c'est le serpent d'Eve. 

      Le séducteur devient, dès lors, le répugnant. Ses pouvoir, sa science, qui ne peuvent être contestés dans leur existence, le furent durant leur origine. La science du serpent devint la science maudite et le serpent qui nous habite n'engendra plus que nos vices. 

      La "langue de vipère" terme connu dans le langage commun, désigne ce qui est médisant, calomnieux. Ceci par ce que diffuser la connaissance, de faire le discernement entre ce qui est bon ou mauvais. 

      Mais ici est-ce vraiment un serpent ? Sa cête tout le long de son corps, ses yeux à vison de face, sa langue trifide ne correspond pas à ce type d'animal.  

                                                                            

     

      Le sculpteur a-t-il pris modèle sur cette vipère péliade ? Dans ce cas ce n'est donc pas une crête que l'on voit sur son corps, mais le dessin fait pas des écailles d'une autre couleur. 

      Cela n'explique pas la langue trifide et les yeux de face, une erreur de l'artiste ? 

      Au début du chant XXV de l'Enfer de Dante, après qu'il ait vu un voleur sacrilège étouffé par un serpent, le poète s'écrie "depuis lors les serpents sont mes amis", car l'un d'eux s'enroula alors à son corps, comme pour dire : "Je ne veux pas que tu en dises plus..."    

 

                                                                 

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         Le singe jouant un genre de vièle (l'instrument n'est pas bien reproduit) n'est pas souvent représenté, mais c'est bien un singe, vous pouvez voir sur la vue de droite que le sculpteur a représenté les poils et les petites oreilles. 

         Nous savons que le singe est connu pour son don d'imiter l'homme. Mais ici que vient-il faire entre le serpent et l'âne ? Vous pouvez voir qu'il est monté sur uen escabelle pour se grandir.  

         Cette image représente-t-telle l'Envie ?

                                           

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       Dans l'art roman il existe de nombreux animaux musiciens, mais le plus fréquent c'est lâne. Cet âne musicien est représenté dans la littérature depuis fort longtemps, il nous semble que la première source est une fable de Phèdre (Ier siècleAP) l'Ane et la lyre.  

       " L'âne voyant une lyre abandonnée par terre dans une prairie, s'approcha et essaya les cordes avec son sabot; elles résonnèrent dès qu'il les touche: "Joli instrument parbleu, mais c'est mal tomber, dit l'âne, car je ne sais pas en jouer. Si quelqu'un de plus savant l'avait trouvée, il eût charmé les oreilles par de divines mélodies" ainsi souvent les talents périssent, victimes de quelques mésaventures"

   

       Cependant des textes précis montrent que c'est par l'intermédiaire du De Consomatione philosophia de Boëce (480-525) que le Moyen-Age connu cet apologue: " Quoi ! des tyrans te font trembler ! Courage Bannnis la crainte et l'espoir de ton cœur, impunément tu riras de leur rage. Leur impuissance égale leur fureur. Mais l'orgueilleux que l'ambition tente. L'efféminé que la mort épouvante. Voilà celui qui vend sa liberté ! De ses deux mains il a forgé sa chaîne; sans bouclier, sous le joug il se traîne, fier de sa honte et de sa lacheté. "Comprends-tu ces vérités, dit-elle et pénètrent-elles jusqu'à ton cœur ? Ou es-tu comme l'âne devant la lyre ?"

      Tous cela est bien beau, mais le sculpteur pouvait-il connaître ces ouvrages ?   

      Ici lâne porteur de la lyre qui le met en relation avec les harmonies supérieures ne semble pas avoir le sens péjoratif que lui donne Boëce. Il se trouve au niveau supérieur, proche de l'homme.

      Ne pas oublier que c'est sur le dos d'un âne que le Christ est entré dans Jérusalem.

     Vous pouvez voir un âne et un lion jouant de la lyre sur un pzpyrus du temps d'un Ramses (-1925 à -1069), ce symbolz ne date donc pas de l'époque romane, mais naturellement il n'a pas la même signification.

                                                            

                                                                                     Papyrus érotique de Turin

   

         

      Le Chaudron symbolise le lieu et le moyen de la revigoration, de la régénérescence, voire de la résurrection. Ici vous voyez un personnage en robe qui touille une cuillère de la main droite et un pilon de la main gauche.  

       Il prépare une potion, un élixir pour purifier le nouveau catéchumène à recevoir le baptême ? Il faut remarquer sa ceinture avec une large plaque dorsale, qui généralement est reservée aux personnage contorsionnistes.     

                        

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           La Sirène, ici elle a deux queues, elle n'a pas de seins visibles, mais vous pouvez voir la fin de la cage thoracique, elle est habillée d'un pagne.       

          Ses cheveux ne sont pas nattés comme d'habitude, ici ils sont tombants, derrière ses épaules. Dans l'iconographie chrétienne, Marie-Madeleine est toujours représentée les cheveux longs et dénoués, signe d'abandon à Dieu. 

      

          Sur son pagne vous voyez d'une part qu'il cache bien son sexe, d'autre part qu'il présente deux côtés différents. A gauche (donc à sa droite) des rayons ondoyants qui représentent le Soleil et sa chaleur. A droite (donc à sa gauche) des rayons droits qui représentent la Lune et le froid. 

          Le soleil est la source de la lumière, de la chaleur et donc de la Vie. Ses rayons figurent les influences célestes ou spirituelles. La lumière rayonnée par le soleil est la connaissance intellective, le soleil est lui-même l'intelligence cosmique, comme le coeur est dans l'être le siège de la faculté connaissante.

          Le Christ, pécheur d'homme, s'incarne au moment où le soleil se lève dans la constellation des poissons.

          C'est sulement avec deux poissons que le Christ rassasie 5000 personne dans le désert. Le poisson devient ainsi symbole de vie, symbole du Christ. Le nom grc du poisson est "Ichthus" ce mot correspond à l'acrostiche formé par les premières lettres de la locution ltine "Iesos Kristos Theou Uios Soter" (Jésue-Christ, fils de Dieu, Sauveur)

          La lune est le symbole de la connaissance indirecte. La lune évoque la lumière dans l'immensité ténébreuse. Mais cette lumière n'étant qu'un reflet de celle du soleil, la lune est seulement le symbole de la connaissance par reflet, c'est-à-dire de la connaissance théorique. 

          On voit souvent dans l'iconographie chrétienne la Vierge Marie assimilée à la lune. 

          Ses jambes sont des poissons qui évidemment vivent dans l'eau. Le poisson est le symbole christologique de préférence. On pourrait donc voir une allusion au baptême. Né de l'eau du baptême, le chrétien est comparable à un petit poisson, à l'image du Christ Lui-même.

          Vous voyez donc sur ses jambes d'un côté le symbole de Jésus-Christ et de l'autre côté celui de la Vierge Marie

          Ces deux symboles se rassemblent pour donné un être nouveau, un être purifié de tous les péchés.

          Cette sirène représente donc le moyen d'arriver à une vie spirituelle, avec la connaissance, et le baptême pour arriver à l'amour de Dieu.